PHILIPPINES
Pays le plus dangereux d’Asie pour les défenseurs de l’environnement,
selon Global Witness
Janvier 2021

Neuf dirigeants autochtones Tumandok de l'ile Panay
ont été tués par la police philippine lors d'un «massacre»

Les dirigeants de Tumandok avaient fait campagne contre la construction du barrage de Jalaur ayant un impact sur leurs terres ancestrales. Ce projet n'a donné lieu à aucune des consultations prévues par la Déclaration des Nations unies des droits des peuples autochtones, approuvée par les Philippines,
des consultations en vue d'obtenir leur:
Concentement, libre, préalable, informé.

«Les personnes tuées étaient des leaders communautaires autochtones reconnus dans leurs communautés respectives. C'étaient des civils et non des combattants armés », a déclaré l'ONG Panay Alliance Karapatan.

«Ils se sont constamment opposés à la militarisation et aux violations des droits de l'homme dans leurs communautés, car ils ont défendu leurs droits en tant que peuples autochtones ».

Les dirigeants autochtones avaient auparavant été «étiquetés en rouge» ou étiquetés comme communistes sans preuve par l'armée philippine. L’armée qualifie souvent les dissidents de membres de la Nouvelle Armée Populaire (New People’s Arrmy) (1) communiste, une accusation qu’elle assimile au terrorisme et qui peut équivaloir à une condamnation à mort. La police philippine a déclaré qu'elle avait répondu aux informations de civils locaux sur des personnes possédant des armes à feu puissantes. Les autorités accusent souvent à tort les dissidents de possession d'armes à feu mais ont été à plusieurs reprises accusées d'avoir posé des armes à feu sur des scènes de crime.

Les meurtres attireront davantage l'attention sur le bilan épouvantable des droits humains de l'armée et de la police philippines, qui ont tué des personnalités soupçonnées de drogue et des militants dissidents en toute impunité - et avec la bénédiction du président Rodrigo Duterte.

Carlos Zarate, un représentant de la Chambre sur la liste du Parti progressiste Bayan Muna, a noté que les meurtres du 31 décembre 2020 des dirigeants autochtones Tumandok relevaient du «même modus operandi» que les raids de la police le 27 décembre 2018, au cours desquels six fermiers de Negros Oriental étaient tué par la police. Des mois plus tard, une opération de police similaire a tué 14 autres agriculteurs.(2)

Le 13 Janvier 2021, le GITPA s'est associé a un Collectif de protestation,
dirigé par IWGIA* et AIPP*, contre le massacre de Panay

* ASIAN INDIGENOUS PEOPLE'S PACT
* INTERNATIONAL WORK GROUP FOR INDIGENOUS AFFAIRS

Source
THE DIPLOMAT Janvier 2021

1.https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Armée_populaire
2.https://www.20minutes.fr/monde/2486179-20190401-philippines-police-accusee-avoir-massacre-14-paysans

Dossier Philippines sur le site du GITPA
Article: Les Philippines, pays le plus dangereux d’Asie pour les défenseurs de l’environnement
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